mardi 18 juin 2013

Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre - Ruta Sepetys.




Résumé : Lina est une jeune Lituanienne comme tant d'autres. Très douée pour le dessin, elle va intégrer une école d'art. Mais une nuit de juin 1941, des gardes soviétiques l'arrachent à son foyer. Elle est déportée en Sibérie avec sa mère et son petit frère, Jonas, au terme d'un terrible voyage. Dans ce désert gelé, il faut lutter pour survivre dans les conditions les plus cruelles qui soient. Mais Lina tient bon, portée par l'amour des siens et son audace d'adolescente. Dans le camp, Andrius, 17 ans, affiche la même combativité qu'elle. 

Tout d'abord, j'aimerai reprendre rapidement l'explication du contexte historique à la fin du livre, car si comme moi vous étiez nul en histoire-géo au lycée, et que vous ne connaissez pas du tout l'histoire de la Lituanie, cela pourrait vous aidez à mieux comprendre l'histoire. ^^ :) Je reprends donc le premier paragraphe des " Notes de l'auteur ", qui se trouvent après l'épilogue. 

" En 1939, l'Union Soviétique envahit les trois Etats Baltes : la Lituanie, la Lettonie et l'Estonie. Peu de temps après, le Kremlin établit une liste de personnes jugées antisoviétiques et condamnées à être assassinées, envoyées en prison ou déportées en Sibérie pour y être réduites au rang d'esclaves. Les médecins et les avocats, les professeurs et les écrivains, les musiciens, les artistes et même les bibliothécaires, les soldats de carrières et les hommes d'affaires, tous étaient considérés comme antisoviétiques et furent ajoutés à la liste toujours plus longue des victimes d'un projet d'extermination massive. Les premières déportations eurent lieu le 14 juin 1941. "

Et c'est précisément à cette date que démarre le livre. Alors que Lina s'apprête à écrire une lettre à sa cousine, des agents du NKVD, la police secrète soviétique, frappe à sa porte et laisse 20 minutes à sa mère, son frère Jonas et elle pour préparer leur valises. Incrédules, ils s’exécutent, se demandant la raison de leur arrestations, et ne sachant où le NKVD les emmènent. On les jette à l'arrière d'un camion dans lequel se trouve déjà quelques personnes, et Lina en reconnait certaines, comme Mlle Grybas, une sévère professeur du collège. Commence alors un très long périple vers l'Enfer...

J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre. Ce n'est pourtant absolument pas le genre de livre qui m'attire, je n'aime pas du tout ce genre de sujet en général, mais j'en avais lu tellement de bien que j'ai été obligée de me laisser tentée, et je ne regrette vraiment pas ! C'est un livre touchant, émouvant, et instructif. Et il m'a donné envie d'en savoir plus sur la Lituanie et sur son histoire.

Les personnages sont tous très bien approfondis malgré leur nombre assez importants. On apprend vraiment à les connaitre que ce soit personnages principaux ou secondaires. J'ai beaucoup aimé le personnage d'Elena, la mère de Lina. Je l'ai trouvée admirable, c'est une femme forte et courageuse, qui ne perd jamais espoir et qui arrive à garder son sang froid même dans les pires situations. De plus, elle s'impose dès le départ comme une sorte de " chef " car elle est la seule à parler couramment le russe. C'est en partie grâce à elle que les autres garde espoir et ne cèdent pas à la panique. J'ai également beaucoup aimé Lina également, suivant l'exemple de sa mère, elle reste elle aussi forte et garde espoir, et j'ai bien aimé son côté rebelle et qui n'a pas peur de dire ce qu'elle pense, même si ça doit la mettre en danger. Quant à Jonas, il est vraiment adorable, il fait preuve d'une surprenante maturité pour son âge et est d'une grande aide tout au long de l'histoire. Sans oublier Andrius, dont la présence aide Jonas à supporter le voyage, et qui a l'esprit aussi rebelle que celui de Lina, et qui sera lui aussi d'une aide capitale au camp de travail de l'Altaï. Par contre, le Chauve, Mr Stalas, m'a vraiment tapé sur les nerfs. Toujours à se plaindre et toujours négatif, il était vraiment énervant, même si on peut comprendre son désespoir.

" Nous étions comme des allumettes enfermées dans une toute petite boite. " p 103


Une des choses les plus frappantes dans le livre, c'est la manière dont sont traités les déportés. En effet, pour parcourir la distance entre Kaunas, en Lituanie, et l'Altaï, au nord de la Chine ( d'après la page 102 ), on les enferme dans des wagons à bestiaux durant 6 semaines, entassés les uns sur les autres, sans toilettes, ni nourriture, et pratiquement aucune couchettes. De plus ils sont pratiquement tout le temps dans l'obscurité, il fait une chaleur de plomb à cause de la promiscuité et leur muscles rétrécissent à force d'être constamment assis, n'étant pas autorisés à sortir de leur wagon. Je ne peux même pas imaginer à quel point ce doit être dur de survivre dans ces conditions et de ne pas craquer. Le NKVD n'a aucune considérations pour ces gens, qui pourtant sont des gens respectables, des professeurs, bibliothécaires, avocats, philatéliste, entre autre, et qu'on déporte dans un train sur lequel est écrit " Voleurs et Prostituées ", salissant ainsi jusqu'à leur réputation. Et cela ne s'arrange pas dans les camps de travail, où ont les entasse dans des huttes déjà habitées où ils se font mal accueillir et dans lesquelles il n'y a rien. On les fait travailler toute la journée jusqu'à l'épuisement pour 300 misérables grammes de pain, et ils n'ont même pas de lits où dormir. Et malgré tout ça, ils restent dignes, ils ne perdent pas espoir et réagissent admirablement fasse à un traitement aussi inhumain, ce qui ne les rends que plus admirables encore.

" Il était difficile d'imaginer que la guerre faisait rage quelque part en Europe. Nous menions notre guerre à nous, attendant que le NKVD choisisse sa ou ses prochaine(s) victime(s) et nous jette dans la prochaine fosse. " p 199 


Une autre chose qui m'a frappée, c'est le contraste entre la cruauté, l'impassibilité du NKVD, et l'humanité et la bonté des Lituaniens. Les agents du NKVD sont vraiment détestables, odieux, dénués de compassion. Ils ne font jamais d'exceptions, et c'est ce qui les rends si antipathiques. Je me suis d'ailleurs plusieurs fois énervée sur mon livre contre le NKVD tellement leur comportement me révoltait xD Je n'ai pas réussi à digérer ce qu'ils font la veille de Noël, je ne peux même pas croire qu'ils puissent exister des gens aussi cruels. Parce que ça reste des hommes, comment peuvent-ils faire preuve d'aussi peu de compassion ?! Heureusement, tout comme M Stalas est l'exception parmi les Lituaniens ( car il est le seul pessimiste à vouloir mourir quand tout les autres luttent pour survivre ), Kretzky, que j'ai pourtant haï au début du livre, est l'exception parmi le NKVD, et se rattrape bien à la fin du livre. Néanmoins, le comportement du NKVD ne fait que montrer d'avantage à quel point les Lituaniens sont courageux et soudés. En effet, tous s'entraide du mieux qu'ils peuvent, et particulièrement lorsqu'ils sont au camp de travail de l'Altaï ou à Trofimovsk, où tous font preuve de solidarité, volent pour les autres à leur risques et périls, se rendent des services, s'aident du mieux qu'ils peuvent. Et le fait qu'ils continuent de célébrer les fêtes et les anniversaires ensemble, même en ayant rien, montre qu'ils gardent espoir encore et toujours, et qu'ils ne laisseront pas le NKVD gagner.

Un autre élément important de l'histoire est le fait que Lina dessine. Elle se sert de ce don comme d'un exutoire à sa colère, sa tristesse, et cela l'aide à supporter la vie dans le camp de travail. Ca lui permet de s'évader pour quelques minutes. On apprend à mieux la connaitre à travers ses dessins, qui exprime ce qu'elle ressent et qu'elle ne peut pas dire sous peine d'avoir des ennuis. De plus, dessiner l'aide à garder espoir, espoir que l'un de ses dessins réussisse à parvenir à son père et qu'il puisse venir les secourir, sa mère son frère et elle. Et il lui permet également de gagner des rations de nourriture supplémentaires en travaillant avec le NKVD. J'ai également aimé tout les flash-backs de la vie de Lina, qui permette de mieux connaitre sa vie d'avant, et aide aussi à comprendre pourquoi sa famille a été déportée.

La relation que Lina tisse avec Andrius est également importante. Le fait qu'ils soient soudés les aide à tenir dans ces conditions de vie si difficiles, et cela donne aussi à l'histoire une touche de légèreté, une pause dans ce cauchemar.

Le livre est composé de trois parties distinctes, et plus on avance, plus les conditions de vie des Lituaniens empire, pour devenir vraiment révoltantes dans la troisième partie, qui se déroule à Trofimovsk, le point le plus haut du cercle arctique. Les maladies due à la malnutrition et à la fatigue s'installent et très vite arrive la nuit polaire, qui les plongent dans une constante obscurité. Sans oublier qu'ils sont gelés et subissent régulièrement de grosses tempêtes de neige qui les empêchent de pouvoir aller travailler pour gagner de quoi manger.

L'épilogue est très touchant, et on y apprend tout ce qu'on pourrait désirer savoir sur ce qui va arriver à Lina et Jonas entre autre par la suite.

En conclusion, " Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre " est un livre très bien écrit, qui fait réfléchir, et que je vous conseille fortement de lire car vous ne le regretterez pas ! Et il ne fait aucun doute que j'en parlerai autour de moi pour convaincre mes ami(e)s de le lire eux aussi ! =)


Et vous, l'avez-vous lu ? Avez-vous aimé ? :) 



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